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Fratrie : éviter la jalousie

Fratrie - éviter la jalousieLa jalousie est une chose fréquente entre frères et soeurs. Amour et rivalité, jalousie et complicité : les liens qui tissent la fratrie sont souvent difficiles à démêler. Zoom sur cette relation fraternelle complexe, empreinte de jalousie, que le psychothérapeute Marcel Rufo définit comme une « maladie d’amour ».

La jalousie est-elle nécessaire à la fratrie ?
La complicité et le partage, mais aussi la dispute et la rivalité sont constitutifs de la fratrie. Là se situent probablement toute la richesse et toute l’ambiguïté de cette relation duelle entre frère et sœur.

Quand la jalousie entre frères et sœurs devient-elle saine ?
Quand elle aide l’enfant à s’affirmer et à se socialiser. En se querellant, les enfants testent par eux-mêmes leurs limites et règlent seuls leurs propres problèmes. Ils s’endurcissent, font le deuil de la toute-puissance de l’enfant roi, apprennent à s’opposer et à comprendre ce qu’est réellement l’altérité.

Quand la jalousie devient-elle néfaste pour la fratrie ?
À partir du moment où elle devient source de souffrance et d’isolement pour l’enfant. Un enfant qui développe une jalousie excessive vis-à-vis de ses frères et sœurs exprime souvent implicitement un désir de reconnaissance et d’exclusivité affective très fort. Aux parents, donc, de rassurer le petit, en essayant au mieux de l’équilibrer affectivement.

Est-il conseillé de cultiver les différences entre frères et sœurs ?
À cette question, la pédopsychiatre Régine Scelles répond par un grand « oui » ! Pourquoi ? Parce que cultiver les différences entre frères et sœurs, nous dit-elle, c’est permettre à chacun d’exprimer au mieux ses potentialités. Pour cela, il ne faut pas hésiter à développer un domaine de prédilection chez chaque enfant. Il s’agit par là de lui permettre d’asseoir et de rendre plus solide la confiance en ses capacités.

Existe-t-il un nombre idéal d’enfants pour assurer une bonne entente dans la fratrie ?
Le monde de la psychologie a très longtemps soutenu que le nombre d’enfants n’agissait en rien sur l’entente entre frères et sœurs. Pourtant, des études très récentes, menées aux États-Unis, ont tenté de démontrer que les « impairs » – 3 enfants, 5 enfants, 7 enfants, etc. – au sein de la fratrie, étaient garantes d’une meilleure cohésion et d’un meilleur équilibre affectif. Et inversement, les chiffres pairs – 2 enfants, 4 enfants, 6 enfants, etc. – favoriseraient les face-à-face et les principes de confrontations directes entre enfants, sans que la présence d’une tierce personne puisse venir briser le schéma duel de l’opposition.

À lire
Frères et sœurs, une maladie d'amour, Marcel Rufo, Lgf, 6 €
Relations frères-sœurs,  Catherine Dumonteil-Kremer, Jouvence, 9,50 €

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